Afin d’accomplir ces nobles objectifs, le Conseil d’administration et le personnel de la Maison des marins de Montréal ont comme engagements à respecter les engagements ci-dessous, et accueillera très favorablement toutes les suggestions qui contribueront de près ou de loin à maintenir ou mieux, à pousser plus loin nos engagements.
Nous nous engageons à...
Notre passé
À la fin du XIXe siècle, les quais et les infrastructures du Port de Montréal sont temporaires et entretenus au gré du vent. Les bateaux accostent à des jetées et à des hangars créés pour la saison. Ceux-ci sont démolis à l’automne et le bois est vendu à l’encan juste avant que le St-Laurent et ses berges ne se transforment en glace. Le quartier est désordonné et plutôt mal famé.
En 1862, le Montreal Sailors’ Institute (MSI), d’origine Protestante, est inauguré afin de subvenir aux besoins matériels, sociaux et spirituels des marins de passage dans le Port de Montréal. À la même époque, quelques hommes influents du Catholic Truth Society décident qu’une intervention doit être faite afin de soustraire les marins catholiques au joug des protestants. En 1893, une première mondiale prend forme. Dédié exclusivement aux marins catholiques romains, le Catholic Sailors’ Club (CSC) est fondé.
Les deux organismes (MSI et CSC) travaillent côte-à-côte dans l’intérêt des navigateurs en visite qui, selon des archives: « sont des proies faciles pour les tenants de bars et de bordels, les racoleurs et les charlatants de tout accabit qui s’unissent pour les déposséder de leur argent ».
En 1914, les responsables des deux instituts passèrent une semaine à Québec à superviser l’identification des marins morts à la suite du désastre « Empress of Ireland », qui avait coulé au large de Rimouski, dirigeant également les funérailles publiques des victimes. Ils ont continué à coopérer pendant la Grande Guerre, remontant le moral et, lors de l'épidémie de grippe de 1918, le CSC fut transformé en urgence maritime générale et hôpital portuaire, tandis que le MSI devint un foyer pour tous les marins.
Quelques années plus tard, les deux institutions aménagent une salle de concert dans les locaux du MSI. Les spectacles présentés deviennent rapidement un moment de rassemblement majeur parmi les marins. La notoriété de ces événements fait le tour du monde et la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) diffuse, lors de la Deuxième Guerre Mondiale et ce, pendant trois années, une émission hebdomadaire intitulée: « The Merchant Navy Show ».
C’est en 1968 que les deux associations décident de se fusionner pour donner naissance à la Maison des marins de Montréal.
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Notre présent
La Maison des marins de Montréal est un chez-soi pour des milliers de marins chaque année. Nos deux fourgonnettes parcourent quotidiennement les 25 km du port pour visiter les navires et amener les membres de l'équipage à la maison des marins, puis les ramener à la fin de la soirée. Nos marins peuvent passer des appels locaux et étrangers, utiliser Internet, envoyer de l’argent à leurs familles, échanger des devises, envoyer des lettres, acheter des collations, des boissons et des souvenirs et collecter des informations touristiques.
En hiver, des vêtements chauds sont offerts aux marins dans le besoin, qui arrivent souvent vêtus de sandales et de chemises en coton. La fête annuelle de la veille de Noël permet aux marins de prendre part aux célébrations de la saison. Environ 1 700 cadeaux sont offerts aux personnes présentes et à d'autres personnes à bord de navires devant passer Noël en mer.
Les marins peuvent également choisir parmi une variété d’activités de loisirs, notamment la piscine, le tennis de table et le karaoké. Des livres, des magazines et la télévision sont également à leur disposition. Le magasin Sea Chest vend des rafraîchissements, des bonbons, des articles de toilette et des souvenirs. Et le café gratuit est toujours disponible!
Bien que la Maison des marins ne soit pas confessionnelle, nous répondrons aux besoins spirituels des gens de mer sur demande et nous aurons une chapelle dans nos locaux et des aumôniers pour des conseils.
Notre future
Historiquement, la majorité des navires étaient équipés d’équipages appartenant à des nations dites «traditionnelles» du monde maritime, dont la plupart partageaient les mêmes croyances et valeurs et provenaient de milieux économiques similaires. Alors que le secteur des navires à vapeur est devenu de plus en plus concurrentiel à travers le monde, le registre de nombreux navires a été transféré sous «pavillon de complaisance». En plus d'offrir des allégements fiscaux, cette pratique permettait aux propriétaires d'employer des marins, souvent issus de pays sous-développés, dont les exigences étaient bien moindres que celles de leurs homologues des pays développés.
Il en résulte que les navires dont l'équipage est composé d'un large éventail de gens de mer d'horizons économiques, culturels et religieux très différents sont devenus la règle plutôt que l'exception. La plupart des marins aujourd'hui sont des ressortissants étrangers — des hommes et des femmes de plus de 70 pays utilisent nos services. Ces travailleurs assidus laissent leur famille derrière eux pendant un an à la fois pour les soutenir. En plus d'être seuls et désorientés loin de chez eux, les marins sont presque invisibles dans la société qu'ils servent.
Cet environnement en mutation a eu de profondes répercussions sur nos missions. Là où nous avions auparavant affaire à de nombreux navires, à des équipages importants et à des marins à prédominance chrétienne, nous sommes aujourd'hui confrontés à moins de navires et à de petits équipages multinationaux de religions mixtes. Compte tenu des besoins et de la situation particuliers de nombreux marins à bord des navires d’aujourd’hui, la nécessité de maintenir les missions est plus forte que jamais.
Nombre de marins d’aujourd’hui, en particulier ceux de pays sous-développés, ont des besoins qui vont au-delà du désir de compagnie, de loisirs et d’une pause de la routine. Certains peuvent se plaindre des conditions à bord, tandis que d'autres peuvent être victimes de discrimination sociale ou religieuse, à la fois à terre et à flot.
Le club des gens de mer est tout aussi nécessaire dans tous les ports du monde pour offrir un havre de paix et une assistance pratique.
IMAGE PRINCIPALE: Dorian Mongel